Voici trois principes que tous nos matériels et communications sur la poliomyélite doivent suivre :
- Comprendre et exploiter les perceptions sociales, les normes et les croyances relatives à la poliomyélite et à la vaccination contre cette maladie.
- Humaniser nos agents de santé en insistant sur leur fibre sociale et émotionnelle.
- Parfaire continuellement les communications pour qu’elles demeurent authentiques et crédibles pour le(s) public(s) cible(s).
Premier principe
Comprendre et exploiter les perceptions sociales, les normes et les croyances relatives à la poliomyélite et à la vaccination contre cette maladie.
La décision d’une personne s’occupant d’enfants de les faire vacciner ne s’appuie pas uniquement sur les informations sur la poliomyélite. Les personnes s’occupant d’enfants tiennent compte des perceptions, des normes et des croyances de leurs voisins et de leur communauté quand ils prennent une décision importante. Les communications peuvent être axées directement sur ces facteurs.
En communiquant systématiquement sur des comportements bénéfiques, nous modifions progressivement ces perceptions. Ces messages sont efficaces, car ils vont plus loin que les faits sur la poliomyélite et décrivent les actions à prendre pour contrer ces faits. Ces messages sont utiles pour les personnes s’occupant d’enfants qui sont incertaines, en leur confirmant qu’ils font le même choix que leurs pairs.
Ces techniques s’appliquent aux communications de masse comme aux communications interpersonnelles
Utilisation des normes sociales pour modifier les comportements Les normes sont des règles de comportements jugés acceptables dans un groupe ou une société. Il existe deux types de normes : descriptives ou injonctives. Normes descriptives : Une norme descriptive est une description d’un comportement.
Normes injonctives : Une norme injonctive décrit « l’attitude » sociale envers une norme descriptive.
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Deuxième principe
Humaniser nos agents de santé en insistant sur leur fibre sociale et émotionnelle.
Visite à domicile. Visite au centre de santé. Une rencontre fortuite à un point de transit. C’est tout d’abord par le contact direct et interpersonnel avec un agent de santé les personnes s’occupant d’enfants et les communautés découvrent nos efforts de vaccination contre la poliomyélite. En humanisant nos agents de santé (c.-à-d. en montrant qu’ils sont comme tout le monde, proches et rassurants) dans nos communications, nous en faisons des personnes abordables et dignes de confiance, ce qui encourage les personnes s’occupant d’enfants à accepter le vaccin contre la poliomyélite. Pour les humaniser dans les communications, il faut souligner leur ancrage social en les représentant comme des membres de familles, de communautés et de la société, et leur profondeur émotionnelle en partageant leurs histoires.
En tant que professionnels de la communication, nous cherchons à instaurer la confiance entre l’agent de vaccination et la personne s’occupant d’enfants. Quatre valeurs importantes permettent d’y parvenir :
1. Un intérêt véritable pour les enfants : Les personnes s’occupant d’enfants et la communauté doivent ressentir que les agents de santé et le programme ont une véritable empathie pour les enfants qu’ils servent.
2. Le sens moral : Ceux qui travaillent pour le programme doivent être considérés comme des individus qui ont de l’éthique, non discriminants, inoffensifs et respectueux des genres et considérations culturelles dans le cadre de leurs activités. Le vaccin doit être perçu comme sûr, efficace et halal, s’il y a lieu.
3. L’honnêteté : Le programme et les agents de santé sont honnêtes, transparents et n’ont pas de motivations dissimulées. Le vaccin est perçu comme sûr.
4. La compétence : Les agents de santé et les travailleurs du programme sont dotés des connaissances qu’il faut sur le vaccin et sont compétents. Le vaccin est un outil efficace pour la prévention de la poliomyélite.
Troisième principe
Parfaire continuellement les communications pour qu’elles demeurent authentiques et crédibles pour le(s) public(s) cible(s).
Les publics cibles doivent percevoir les communications comme réelles, plausibles et émotionnelles. Pour ce faire, elles doivent contenir des indices et des détails authentiques et chargés de sens. C’est particulièrement important dans le cas de divisions significatives d’ordre ethnique, culturel ou religieux dans le pays ou la région de travail.
Un bon moyen de tester l’authenticité est d’analyser les personnes et scènes décrites dans vos communications, et de demander aux membres du public cible de réagir, dans le cadre de groupes de réflexion ou d’entretiens approfondis. Les membres du public cible doivent avoir une impression bien définie de l’identité des personnes, de la scène, simplement sur la base des caractéristiques et de la situation.
Utilisez ces questions pour comprendre comment un membre du public perçoit vos matériels de communication et faciliter la personnalisation pour souligner le caractère véritable et authentique.
Chaque public évolue dans un système social complexe, et ses perceptions, attitudes et comportements changent constamment. Pour être efficace, une stratégie de communication doit elle aussi être dynamique et s’adapter continuellement aux normes variables du public. Cliquer ici pour découvrir le modèle socioécologique
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Définissez votre public cible et les obstacles au changement, puis élaborez vos messages et sélectionnez les plateformes sur lesquelles les diffuser pour toucher votre public.