Identifier les groupes à risque

Les campagnes de lutte contre la poliomyélite devant atteindre tous les enfants, elles s’intéressent souvent en priorité aux communautés mal desservies, sous-vaccinées, et qui présentent les indicateurs de santé et de développement socioéconomique les plus faibles. Du point de vue de l’équité, elles ciblent donc les enfants confrontés aux pires privations.

Vos travaux de recherche peuvent avoir identifié des populations vulnérables en raison de leur lieu de vie, de leurs schémas de mobilité, de leur méfiance à l’égard de la « médecine moderne », de la ségrégation politique dont elles sont victimes, ou de leur appartenance à une minorité ethnique, religieuse ou linguistique.

Si vous avez accès aux données de campagnes, la proportion d’enfants n’ayant pas reçu de vaccin peut s’avérer très utile pour identifier les enfants mal desservis et les raisons pour lesquelles ils n’ont pas été vaccinés.

La liste ci-dessous répertorie différents moyens de catégoriser les enfants n’ayant pas reçu de vaccin, ce qui pourra vous aider à mieux appréhender les stratégies qui leur sont adaptées.

Populations à haut risque/mal desservies/sous-vaccinées

• Réfugiés, populations déplacées, populations vivant dans des camps, communautés d’accueil
• Groupes résistants (clusters de refus) et communautés conservatrices
• Itinéraires, installations et sites de travail des populations mobiles (nomades, migrants, travailleurs saisonniers)
• Autres minorités (ethniques, religieuses) et groupes marginalisés (notamment les groupes ayant un accès limité aux services de santé)

Géographie

• Logement/habitat : bidonvilles, nouvelles installations récentes, zones urbaines densément peuplées, etc.
• Emplacement : zone proche/connectée à la zone infectée (ou zone de circulation probable du virus), pôles de transport

Accès

• Barrières naturelles et zones difficiles d’accès
• Zones dangereuses, touchées par des conflits, instables sur le plan administratif, mal gérées, etc.

Ces groupes à haut risque seront inévitablement votre priorité lorsque vous passerez à la phase de PLANIFICATION, et plus particulièrement lorsque vous établirez le profil de votre public et commencerez à segmenter votre stratégie de communication. Les populations à haut risque ne sont certes pas nombreuses, mais elles peuvent poser un risque épidémiologique considérable. L’expérience acquise dans plusieurs pays a prouvé qu’il était essentiel de comprendre rapidement ces groupes afin de s’assurer qu’ils soient couverts par le programme.

Si vous disposez de données de campagne, vous retrouverez ici un algorithme utile qui vous aidera à classifier les districts selon leur niveau de risque (faible, moyen et élevé)