A health worker marking a child's finger with ink as part of the vaccination process.
Chaque enfant compte : combiner la vaccination contre la poliomyélite et la déclaration des naissances

L’UNICEF s’appuie sur la campagne de vaccination contre la poliomyélite menée au Cameroun du 24 au 27 octobre pour s’attaquer au problème crucial des naissances non déclarées, en veillant à ce que des milliers d’enfants reçoivent à la fois une vaccination et un certificat de naissance officiel. Bien que la loi camerounaise prévoie l’enregistrement gratuit des naissances dans les 90 jours suivant la naissance, de nombreux parents ne respectent pas ce délai, laissant les enfants sans identité légale. En intégrant l’enregistrement des naissances aux efforts de vaccination, en particulier dans le district de santé de Ngoumou et la localité de Bikok - dans le cadre de l’initiative « Municipalités amies des enfants » de l’UNICEF - la campagne vise à garantir à la fois la santé et l’identité de chaque enfant. Cette initiative souligne l’engagement de l’UNICEF en faveur d’interventions globales au cours des 1 000 premiers jours de la vie de l’enfant, en comblant le fossé entre les droits garantis par les conventions internationales et les réalités du terrain.

Faire le lien entre la santé et l’identité pour les enfants camerounais

Garantir les droits dès les premiers jours de la vie

L’article 8 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant stipule : « Les enfants ont droit à leur propre identité, à un document officiel indiquant qui ils sont, précisant leur nom, leur nationalité et leurs relations familiales. Personne ne doit leur retirer cette identité. Si cela se produit, les gouvernements doivent leur accorder une assistance et une protection appropriées, pour que leur identité soit rétablie aussi rapidement que possible. ».  Malgré ce mandat clair, il existe un écart important entre ce droit et sa réalisation au Cameroun. Des milliers d’enfants ne disposent pas du document d’identité le plus fondamental, à savoir l’acte de naissance, même si le gouvernement propose un enregistrement gratuit dans les 90 jours suivant la naissance.

Le défi des naissances non déclarées

Bien que la loi camerounaise prévoie une déclaration de naissance gratuite dans les 90 premiers jours, de nombreux parents ne profitent pas de cette période cruciale. Le fait de ne pas déclarer la naissance d’un enfant dans ce délai complique la procédure et peut limiter l’accès de l’enfant à des services essentiels tels que l’éducation et la santé. L’absence d’acte de naissance peut avoir des conséquences à vie, rendant l’enfant invisible aux yeux de la loi.

L’engagement de l’UNICEF au cours des 1 000 premiers jours

Reconnaissant l’importance cruciale de la petite enfance, l’UNICEF a fait de la déclaration des naissances l’une des principales interventions au cours des 1 000 premiers jours de la vie de l’enfant. Cette période est cruciale pour le développement de l’enfant, car elle englobe des services vitaux tels que la santé, la nutrition et l’identité juridique. L’UNICEF collabore avec le gouvernement camerounais pour remédier à l’absence de documents d’identité officiels pour des milliers d’enfants, afin de garantir que chaque enfant commence sa vie avec les droits et les protections qu’il mérite.

Photo : Récupération d’une déclaration de naissance : un parent reçoit l’acte de naissance de son enfant lors de la campagne intégrée de vaccination et d’enregistrement des naissances.

Tirer parti de la campagne de vaccination contre la poliomyélite

La campagne de vaccination contre la poliomyélite au Cameroun, qui s’est déroulée du 24 au 27 octobre 2024, a constitué une occasion unique d’aborder simultanément la question de la santé et de l’identité. En intégrant les efforts d’enregistrement des naissances dans la campagne de vaccination, l’UNICEF et ses partenaires ont cherché à :

  • Évaluer l’ampleur des naissances non déclarées : identifier les enfants âgés de 0 à 90 jours qui n’ont pas encore été déclarés à l’état civil.
  • Faciliter l’enregistrement des naissances : assurer une assistance immédiate aux parents pour déclarer la naissance de leur enfant et obtenir un acte de naissance.

Focus sur le district de santé de Ngoumou et Bikok

Dans le district de santé de Ngoumou, en particulier dans la localité de Bikok, ces efforts ont été intensifiés. Bikok fait partie de l’initiative « Municipalités amies des enfants » de l’UNICEF, qui vise à créer des environnements où les droits de l’enfant sont une priorité. Avec le soutien technique du bureau national de l’état civil, l’initiative a aidé les parents à s’y retrouver dans le processus d’enregistrement, en veillant à ce que les enfants soient vaccinés contre la poliomyélite et à ce que leur identité soit officiellement reconnue.

Photo : Réunion de collaboration entre le district de Ngoumou, la municipalité de Ngoumou, le BUNEC et l’UNICEF.

L’impact des efforts combinés

En combinant la vaccination et l’enregistrement des naissances lors de la campagne du 24 au 27 octobre, l’initiative a maximisé sa portée et son efficacité. Les agents de santé et les agents de l’état civil ont collaboré pour s’assurer qu’aucun enfant n’était oublié. Cette approche intégrée a non seulement amélioré la situation sanitaire en protégeant les enfants contre la poliomyélite, mais a également renforcé leur statut juridique, leur donnant accès à l’éducation et à d’autres services essentiels.

La prochaine étape : une approche holistique des droits de l’enfant

Cette initiative souligne l’importance d’une approche holistique des droits de l’enfant. La santé et l’identité sont des aspects interconnectés du bien-être de l’enfant. En abordant ces deux aspects simultanément au cours de périodes critiques telles que la campagne de vaccination, l’UNICEF et le gouvernement camerounais ont fait des progrès significatifs dans la réalisation des promesses de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Chaque enfant compte, et chaque enfant mérite le droit à la santé et à l’identité. En associant la vaccination contre la poliomyélite à l’enregistrement des naissances lors de la campagne du 24 au 27 octobre 2024, le Cameroun a pris des mesures proactives pour s’assurer que ses citoyens les plus jeunes sont reconnus, protégés et bénéficient du meilleur départ possible dans la vie. Cet effort intégré illustre la manière dont les initiatives en matière de santé peuvent être mises à profit pour faire progresser des objectifs généraux en matière de droits de l’homme, renforçant l’idée que lorsqu’il s’agit d’enfants, chaque action compte.