Polio vaccination in Guinea
Autonomisation des femmes en Guinée : le dévouement d’une médecin à l’éradication de la poliomyélite

Découvrez comment le Dr Isabelle Saran MANOH, médecin dévouée et marraine du centre de santé de Wanindara, a joué un rôle clé dans la campagne de vaccination contre la poliomyélite de 2024 en Guinée. Découvrez comment son leadership et son engagement contribuent à éradiquer la poliomyélite et à protéger les enfants de Guinée.

En Guinée, la lutte contre la poliomyélite est soutenue par le dévouement de leaders locaux comme le Dr Isabelle Saran MANOH, médecin et marraine du centre de santé de Wanindara, dans le district de Ratoma. Dans ce témoignage original, le Dr MANOH nous fait part de son rôle dans la conduite de la campagne de vaccination contre la polio de 2024, de la préparation à la mise en œuvre, et des efforts extraordinaires qu’il a fallu déployer pour atteindre une couverture remarquable de 154 % dans son centre de santé.

Isabelle Saran MANOH : l’engagement d’une médecin pour éradiquer la poliomyélite

Je suis le Dr Isabelle Saran MANOH, j’ai 38 ans, je originaire de Kissidougou, et je suis médecin dans le quartier de la commune de Ratoma. Je suis également mère d’une fille de 18 ans. Mon rêve est de devenir animatrice de développement communautaire. En plus de mes fonctions de formation au niveau du district, je suis également la marraine du centre de santé de Wanindara, l’une des 10 structures sanitaires de Ratoma, qui fait face à un contexte socio-politique complexe. Malgré ces difficultés, je me consacre sans relâche à la campagne de vaccination contre la poliomyélite. Je participe activement à chaque étape : des préparatifs à la mise en œuvre, et jusqu’aux activités post-campagne pour le premier trimestre 2024. Grâce à ces efforts, notre centre de santé a atteint un taux de couverture de 154 %, arrivant en deuxième position après le centre de santé de Koloma, qui a atteint 162 %.

Supervision des équipes de vaccination en porte-à-porte

J’habite à environ 10 km de Wanindara et j’ai toujours été une lève-tôt, une habitude qui m’a été inculquée par mon père. Tous les matins, j’anime les réunions préparatoires des équipes en leur rappelant les directives. Je ne m’arrête pas là. Le troisième jour, j’accompagne les équipes de porte-à-porte, supervisées par l’équipe de l’UNICEF. Je demande aux parents d’enfants de moins d’un an de poursuivre les vaccinations de routine et de ne pas manquer leurs rendez-vous.

Assurer la responsabilité : suivi et collecte de données

Au retour des équipes vers 16 h 30, je m’assure que les fiches de suivi sont bien vérifiées par équipe et que les flacons utilisés et non utilisés sont comptabilisés à la fin de la journée. Je travaille en étroite collaboration avec le gestionnaire de données et le responsable du centre de santé pour collecter, compiler et finaliser le rapport de synthèse jusqu’à 19 h 30.

Donner aux femmes les moyens de protéger leurs enfants

Pour moi, l’éradication de la poliomyélite est une nécessité. J’ai incité les femmes de la communauté à vacciner leurs enfants. Je pense que les femmes sont souvent les premières à s’occuper des autres et que, lorsque la maladie frappe, elles sont les premières à en souffrir, tandis que les hommes s’efforcent généralement de subvenir aux besoins de la famille. Les femmes sont également les mieux placées pour convaincre leur mari de vacciner leurs enfants. Étant moi-même mère, je suis profondément sensible à la souffrance des enfants et au fardeau supplémentaire qui pèse sur les mères en période de maladie.

Photo : Isabelle Saran MANOH.

Preparation phase: training vaccination teams at Wanindara.

Photo : Phase de préparation : formation des équipes de vaccination à Wanindara.

Photo : Supervision d’une équipe de vaccination porte-à-porte au foyer Barry, où vit un nourrisson de 15 jours.

Le travail du Dr Isabelle Saran Manoh témoigne du rôle crucial des femmes dans la santé publique, en particulier dans la lutte pour l’éradication de la poliomyélite. Grâce à son dévouement et à son leadership, le Dr Manoh a non seulement influencé sa communauté, mais elle a également donné aux femmes les moyens de prendre l’initiative de protéger la santé de leurs enfants. Alors la poliomyélite tend à disparaître en Guinée, l’histoire du pays restera un exemple remarquable de l’impact durable que l’engagement d’une personne peut avoir sur la santé publique et le bien-être d’une nation entière.

Rédigé par Afiavi B Aguessy, STOP 55 Polio, UNICEF Guinée
Édité par Daria Shubina, spécialiste de la gestion des connaissances, SBC Polio, au siège de l’UNICEF à New York

Photos : © UNICEF Guinée/2024/Afiavi B Aguessy