Donner aux familles les moyens d’agir grâce à la vaccination
Kadidjatou, de Banifandou dissipe les rumeurs et mobilise les familles pour qu’elles adoptent la vaccination de routine. Son approche de voisine à voisine souligne le rôle vital des femmes dans la vaccination contre la polio.
KADIDJATOU, UNE MODELE D’ENGAGEMENT A BANIFANDOU
Madame Kadidjatou, 44 ans révolu vit au quartier Banifandou, dans le 3ème arrondissement communal de Niamey. Elle est mère de 4 enfants et travaille comme bénévole au sein du CSI Banifandou. Depuis plusieurs années, Kadidja, comme l’appelle affectueusement ses amies, s’est engagée à promouvoir le changement de comportements positifs en matière de santé de la mère et de l’enfant au sein de sa communauté. Son engagement trouve son essence dans son humanisme « j’aime aider, ce travail de mobilisatrice me permet d’être utile pour ma communauté, c’est quelque chose de très gratifiant, ça n’a pas de prix ».
Dans sa quête de l’éveil des consciences pour le bien-être des enfants, rien n’émousse l’élan de Kadidja, pas même le comportement peu chaleureux de certains chefs de famille, quelque fois même, de ses sœurs et des femmes. Entre invectives et accusations d’assister les « blancs » qui voudraient limiter les naissances dans sa communauté, sans rechigner, notre quadragénaire oppose la patience, et se mobilise pour engager les familles et les communautés en faveur de la lutte contre la poliomyélite lors des campagnes de masse et en intercampagne.
Face à ces parents peu sensibles, Kadidja reste impassible et prend son temps pour déconstruire la thèse du complot « si les blancs voulaient nous nuire, pourquoi utiliseraient-ils seulement le vaccin contre la poliomyélite ? (…) de toutes les rumeurs sur le vaccin antipolio laquelle s’est avérée ? » puis de faire observer « malgré tout, nos femmes continuent d’accoucher (…) à l’évidence, il y’a moins d’handicapé de poliomyélite depuis l’introduction de cette vaccination chez nous », termine par des conseils pleins de sagesse « faisons confiance à nos autorités sanitaires, ils n’ont aucun intérêt de nous nuire ».
Sur l’intérêt de l’implication des femmes en tant que mobilisatrices dans la promotion de bonnes pratiques de vaccination auprès des familles et dans la communauté, Kadidja porte un regard avisé « nos mœurs l’exige, aucun homme, sauf autorisation, en présence ou en absence du chef famille, ne peut s’introduire dans l’intimité d’une famille tierce. C’est là, toute l’importance de l’engagement des femmes dans la lutte contre la poliomyélite auprès des familles » avant de poursuivre « les femmes sont plus en confiance, et enclin aux échanges de sœur à sœur ».
Engagée de longue date dans la lutte contre la poliomyélite, Kadidja adresse des appels à plusieurs acteurs sur leurs responsabilités dans l’épanouissement de chaque enfant.
Aux parents « les enfants nous sont confiés par Dieu, (…), c’est un devoir de s’en occuper », parce que selon Kadidja « l’obstacle le plus important à la vaccination des enfants, c’est la détermination des parents ».
A l’endroit de ses consœurs, la mobilisatrice lance « personne ne nous a obligé à nous engager (…) nous devons donc assurer notre tâche avec dévouement et responsabilité. Pour mon cas, grâce à ce travail (…) j’ai reçu deux récompenses avec SONGE et TCA. C’est une fierté pour moi d’être distinguée parmi tant d’autres ».
Ses succès, Kadidja ne manque pas de le partager avec son tendre époux qui lui apporte tout son soutien. Elle souligne que « c’est lui qui m’encourage à persévérer, il n’a jamais été un obstacle, au contraire, qu’importe l’heure, de jour comme de nuit, en partenaire modèle, il m’autorise à me rendre partout où le service m’appelle ».
Aux leaders d’opinions, Kadidja les invite à s’approprier l’activité de vaccination pour le bien des familles et de la communauté.
A l’Unicef, notre modèle partage « nous ne nous sentons pas valoriser. (…) nous aspirons à des recyclages réguliers (…) et l’instauration d’une culture de l’excellence à travers des mesures incitatives », puis plaide « nous souhaitons que l’Unicef Niger accompagne davantage notre gouvernement dans cette tâche ».


Equipe de rédaction :
- Raissa Edwige Vanian, Cheffe de Section SBC
- ABBA Dan Dibi Haroune, Spécialiste SBC, Niamey
- Pie Roger Bofunga Lohandjola, Stop Team 54, Unicef Niger
- Gabriela Maria Moreira Da Silva, Gender Programme Specialist
- ABDOU Ali, Spécialiste SBC, Niamey
- Mme Hammatou Fati Maiga, Communicatrice, DRSP / P / AS NY
- Mme Mamane Fati, Communicatrice, DRSP / P / AS NY
- Mme Amadou Halima Hamidou, Communicatrice DSNY III
Photo: ©UNICEF Niger/ Niamey_Mars 2024/Haroune ABBA