Les comités en première ligne à Maradi

Pays
Niger

À Maradi, des comités communautaires suivent et gèrent les refus, en s’attaquant aux idées fausses qui empêchent les familles de vacciner leurs enfants. Cette approche pratique renforce la confiance et l’acceptation du vaccin contre la polio.

Le Niger, à l’instar d’autres pays voisin comme le Burkina Faso, le Mali, le Nigéria, le Cameroun, le Tchad continue d’enregistrer des cas de poliomyélite. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), depuis 2018, le Niger fait face à une circulation avérée du poliovirus dans plusieurs districts sanitaires des 8 régions du pays. En faveur de cette situation, l’Etat, avec ses partenaires techniques et financiers, en tête de proue l’OMS et UNICEF ont organisé plusieurs ripostes vaccinales. En soutien aux ripostes, comme le veut son mandat, l’UNICEF appuie la mise en œuvre d’activités de changement social et comportemental au bénéfice du renforcement de l’adhésion communautaire contre la poliomyélite. Pour ce faire, au cœur des stratégies déployés, la veille communautaire à travers des 1492 comités engageant chacun 06 leaders communautaires – y compris les jeunes dans la collecte et la réponse à la désinformation, la gestion des gestions des refus et le suivi de diffusion des émissions radiophoniques lors des activités de vaccination supplémentaire contre la poliomyélite. 

A Maradi, 2ème région en termes d’ampleur de refus enregistré pendant la riposte vaccinale de 2023 avec 18,24% des 965 cas enregistrés dans tout le pays, a été centré de l’attention au cours des journées nationales de vaccination contre la poliomyélite de juillet 2024 avec 92 cas de refus enregistré. Le district de la ville de Maradi a enregistré 64,13% (59) cas de la région. Les approches utilisées pour la gestion des refus de Maradi ville ont consisté à l’implication des comités veille (71,19%) et celle du sous-comité de mobilisation social et de gestion de refus du district (28,81%). 

Maradi Committee

Credit photo : ©UNICEF Niger/ Maradi_Ville_Maradi_Juillet 2024/ Naino Issaka

Parmi les 12 comités de veille que compte le district sanitaire de la ville de Maradi, le comité du CSI Ali Dan Sofo (ADS) composé d’hommes et de femme dévoués à la cause de l’enfants, a joué un rôle crucial dans l’acceptation de la vaccination contre la poliomyélite au sein de leur comité. Réuni autour du seul combat qui vaille, Saminou Ousmane, Samaila Boukari, Rahamou Yahaya, Laouali Abdou, Zaharadine Saminou et Issa Adam sauver et protéger des vies de la poliomyélite. 

Ces acteurs prennent la mesure de leurs tâches, Saminou Ousmane lance « en tant que chef de quartier, c’est un devoir pour moi de faire partie du comité, je suis fier de veiller à la santé de ma communauté » et Rahamou Yahaya, représentante des femmes ajoute « je suis une mère, c’est combat, c’est le mien ». 

Partie prenante de la gestion des 6 cas refus dont le comité a assuré la gestion au cours des journées nationales de vaccination contre la poliomyélite et témoin des raisons avancées par les protagonistes, Zaharadine Saminou, 23 ans, leader des jeunes du quartier ADS récuse les rumeurs qui ont court dans son quartier et ailleurs « non, je ne crois pas aux rumeurs sur les effets de stérilité du vaccin contre la poliomyélite ou encore celui de nuisance de la répétition des doses parce que j’étais vacciné par mes parents » enfin il rappelle « je sais que la poliomyélite existe ». 

Chacun des membres du comité de veille du centre de santé ADS, du chef de quartier en passant par l’imam, la représentante des femmes, le président du comité de gestion, le leader des jeunes s’est « honoré » contribué à la santé de leur communauté à travers leurs actions de sensibilisation et plaidoyer en faveur de l’acceptation de la vaccination contre la poliomyélite. A cet effet, il plaide auprès d’UNICEF Niger d’appuyer l’Etat pour disponibiliser les intrants (vaccins, médicaments et autres consommables) essentiels à la préservation de la santé de la mère et de l’enfant.