Je m’appelle Papa Diouldé Kanté. J’ai 70 ans, je suis comptable à la retraite et je suis maintenant mobilisateur social dans le quartier de Hafia 1 en Guinée. Depuis 15 ans, je m’efforce de faire en sorte que les enfants de ma communauté soient vaccinés contre la poliomyélite. Le chemin a été long, mais il me remplit de fierté. Chaque jour, je vais sur le terrain et je parle aux parents, pour m’assurer qu’ils comprennent pourquoi ces vaccinations sont si importantes. Protéger nos enfants n’est pas seulement un travail pour moi, c’est ma mission.

Je me souviens encore de la première fois où l’on m’a demandé de devenir mobilisateur. C’était en 2012. Le chef de quartier et le chef du centre de santé savaient que j’avais une passion pour l’aide aux autres et ils pensaient que je serais bien placé pour assumer ce rôle. J’ai immédiatement accepté car je crois que la santé est essentielle. Si nous pouvons aider les gens à rester en bonne santé, nous leur offrons le plus beau des cadeaux. Depuis, je travaille sans relâche pour m’assurer que tous les habitants de Hafia 1 sont informés et préparés au moment de la vaccination.

Mon travail m’amène à faire du porte-à-porte, à parler aux gens. Je leur parle des campagnes de lutte contre la poliomyélite, je m’assure que leurs enfants âgés de 0 à 59 mois sont recensés, je leur rappelle les dates de vaccination et je leur demande si quelqu’un a remarqué des signes de paralysie chez l’un de leurs enfants. Ce n’est pas un travail facile - parfois le temps est rude, et parfois les gens sont fatigués ou préoccupés par d’autres choses - mais quand je vois les enfants en bonne santé, courant et jouant, je sais que tout cela en vaut la peine. Tout le quartier me connaît maintenant et me fait confiance. Grâce à nos efforts, plus personne ne refuse la vaccination. C’est une chose dont je suis très fier. Je continuerai à le faire aussi longtemps que je le pourrai.

Mon travail ne consiste pas seulement à diffuser des informations. Je participe également à la formation des nouveaux mobilisateurs. Je me souviens de ce que j’ai ressenti lorsque j’ai commencé, à quel point je me suis senti dépassé, et je veux m’assurer que les nouveaux mobilisateurs se sentent soutenus. 

Photo : Papa Diouldé Kanté, mobilisateur social pour la poliomyélite, Centre de santé de Hafia.